Oh, Roméo, Roméo. Pourquoi es-tu....ce bakamono d'Ichigo ? [PV Ichi]

Les premières lueurs de la journée commençaient à se faire apparaitre dans l'horizon encore légèrement obscur de la nuit pour que le jour puisse enfin avoir le premier rôle. Vous vous demandez surement pourquoi je finis ma phrase par de tels mots alors que d'autres seraient plus appropriés, eh bien parce que justement c'est ce qui va guider son quotidien pendant une petite période. Ne se doutant encore qu'il aurait de multiples crises de nerfs dans la journée à force de vivre des éléments qu'il ne maîtrisait pas, Ichigo finit par froncer, comme à son habitude me direz-vous mais là encore plus que dans le naturel, les sourcils lorsqu'il sentit les rayons passant au travers de la vitre de sa chambre pour frapper son visage endormis. Ce dont il rêve? En ce moment plus de ce qui l'attendait avec les Espada plutôt que ce qu'il allait manger le matin surtout que ce n'était pas du tout sa façon de pensée. On peut à peu près dire qu'il n'était pas un mordu du combat mais plutôt qu'ils venaient à eux alors inutile de dire que cela le préoccupait énormément. Comme à son habitude lorsqu'il dormait chez lui, notre bon héros n'eut le temps de vraiment se réveiller qu'il reçut une visite plus...Qu'unique de son père avec un puissant coups dans la figure qui avait l'immense honneur et don de provoquer une colère noire au jeune rouquin qui contre-attaqua en moins de temps qu'il ne fallait le dire avec des attaques de Karaté comme ce qu'il avait apprit dans son enfance avec sa voisine Tatsuki. Après quelques cris poussés dans la chambre, la jeune cadette Yuzu finit par crier l'appel au petit déjeuner tout en demandant à son père Isshin de ne pas embêter le lycéen qui avait quelques soucis en ce moment...Bien qu'elle en ignorait la cause.

Soupirant après s'être rendus compte qu'il pouvait avoir la paix, le jeune homme se caressa la frange d'une couleur créant une certaine forme de discrimination à son égards mais qu'il avait le mérite d'ignorer. Cela ne le perturbait plus puisque depuis son tout jeune âge, il vivait avec ce regard des autres se questionnant sur l'originalité d'une telle couleur. Retirant son débardeur pendant que le mod soul Kon hurlait divers mots pervers demandant à ce que le jeune shinigami prête son corps de temps à autres pour qu'il puisse abuser du corps de filles innocentes mais pourquoi le sujet de conversation de cette peluche stupide était de retrouver le corps de Rukia ou encore d'Inoue pour sa poitrine? Bien qu'étant un adolescent normalement constitué, notre héros ne semblait pas vraiment intéressé par l'amour ou bien le cachait assez bien pour que personne ne se doute des sentiments qu'il éprouvait envers l'élue de son coeur. Enfilant son uniforme puis descendant jusqu'à la salle à manger afin de prendre les bons petits plats qu'avait confectionné sa soeur, souvent une petite brioche avec de la confiture dessus suffisait avant qu'il ne sorte de sa maison. En effet, le temps continuait son cours et le lycée n'attendait pas les retardataire alors ce n'était pas le moment de flemmarder en passant du moment avec sa famille...Mais aussi pour éviter d'avoir à expliquer ses nombreuses disparitions afin de s'entraîner avec le mystérieux groupe des Vizards.

Finissant par arriver jusqu'à son établissement scolaire, le rouquin traversait les couloirs avant de se rendre compte qu'une voix faisant écho tout en emettant des bruits de pas impressionnant se dirigeait vers lui. Keigo n'était jamais trop discret mais pourquoi chaque matin c'était le même scénario puisque Ichigo finit toujours par mettre son bras à un angle droit parfait pour faire en sorte que son interlocuteur de cogne contre son coude. Bon, pour ne pas trop paraitre cruel et sans coeurs, le jeune homme ouvre lentement ses lèvres fines pour que sa voix grave se fasse entendre pour emettre une salutation nette et rapide:

"Yo Keigo."

Saluant ensuite le reste de la troupe avant de se placer près du trio qui l'avait accompagné à la SS et toujours aujourd'hui pour le soutenir dans les diverses luttes contre les nouveaux ennemis arrivés. La professeur ne tarda pas à arriver qui n'était autre que la jeune femme qui avait un concept bien à elle de l'éducation à en laisser bouche bée les élèves qui pourtant devraient être mieux cadrés. Pourquoi cela n'inquiétait personne qu'il ait séché plus d'une fois pendant des périodes peu courtes sans qu'il ait vraiment justifié convenablement tout ça? Bref, cela l'arrangeait dans un certain sens et laissait la femme faire un appel original en virant tous les gars virant absent en trouvant cela normal qu'ils ne soient pas en cours. Une sorte de pièce de théâtre fut enfin annoncée à l'assistance ce qui laissa sans voix, une nouvelle fois, les élèves pendant que le jeune rouquin se disait qu'il n'y accordait que peu d'importances puisqu'il ferait surement un figurant ou serait dans l'atelier surtout avec le titre de la pièce! Impossible qu'il puisse incarner une telle chose en sachant que toute sa famille viendrait le voir même s'il le cachait dans un trou noir et se répugnait rien qu'à l'idée, la minuscule idée qu'il puisse être sur scène avec un texte...Ishida serait surement bien placé pour faire Roméo puisqu'il était premier national aux examens, de plus qu'il retiendrait sans soucis le texte imposé. Bref, vous l'aurez compris: Ichigo ne voulait absolument pas être dans une telle pièce!

« Pour Roméo, Kurosaki-kun a été choisi. Il loupe tellement les cours. »

Pourquoi le destin en était autrement lorsque la nomination du rôle principal ne fut autre que notre râleur indétrônable qui se rendit compte qu'il allait devoir tuer tout Karakura si on le voyait ainsi? Dommage pour les habitants mais c'était ainsi...Se levant de sa chaise pour hurler son désaccords parfaitement justifié, des veines apparurent sur son front pendant que son poing était avancé à quelques centimètres de son corps pour lacher avec puissance:

"Quuoi?! Je ne suis pas d'accords! Changez..."

Cela ne dura longtemps avant qu'il ne reçoive une craie lancée par l'enseignante dans la figure pendant qu'elle lâcha avec un sourire qu'il n'avait pas le choix et qu'il était interdit de sécher les prochains cours de répétitions. Ichigo dut donc se rassoir sur sa chaise mais bien évidemment, tout le monde tenta de ne pas croiser le regards de l'homme sérieux qui voulait déposer son droit de véto contre cela.



Il aurait préféré finalement avoir à combattre l'Espada ainsi qu'Aizen plutôt que de vivre une telle horreur demandant à ce que son honneur et sa fierté soient mis à rudes épreuves venant d'un puissant coup bas. Devant en plus perdre un temps de repos après les cours pour répéter une telle horreur, Ichigo n'en revenait pas bien qu'il pouvait se consoler parce qu'il ne serait pas avec une inconnue mais Inoue qui était une grande amie qui l'avait soigné dans les moments difficiles. Mais il s'en voulait encore un peu, de ne pas avoir put la protéger dans les moments difficiles où elle versait des larmes dut à une parfaite incompétence de sa part. Retrouvés au gymnase, le Vizard n'en revenait pas d'avoir dut mettre un tel habit qui le serrait à ne plus savoir comment marcher avec de tels habits comme ces affreux collants ainsi que l'ensemble étant morts de toutes circulations depuis des centaines d'années. Le pire affront fut de voir Inoue rire de sa situation, elle, par contre, était bien jolie dans son ensemble bien que notre héros rougit un peu en voyant la mise en valeur de...De...Bref, vous avez compris! Le rire fut tellement immense de la part d'Inoue, que quelques veines finirent par apparaitre avant de grogner et se retourner pour dire sèchement:

"Je rentre!"

Et puis quoi encore? Il allait pas continuer à entendre les rires de la jeune lycéenne bien qu'elle s'était excusée...Ichigo était bien caractériel dans son genre alors il allait pas se laisser faire et tenta de partir.

Depuis quand on donnait des vêtements de ce genre à de pauvres lycéens apprenant à peine ce qu'était l'amour? Roméo et Juliette était une œuvre exprimant une certaine émotion impressionnante d'un lien que s'était crée les deux héros bien que de nombreux conflits entre leurs familles perturbaient cet amour. Comment pouvait-il être un bon acteur dans un rôle qui ne lui convenait pas du tout? Bien qu'il aimait beaucoup Inoue dans le terme de l'amitié, une profonde reconnaissance de son aide dans des situations où elle n'était pas forcément impliquée, il ne saurait pas faire part d'une passion aussi forte que le héros de cette pièce. De toute façon, il avait bien trop de points qui lui manquait afin de se sentir semblable à ce rôle puisqu'il manquait de tacts ainsi que de gentillesse envers sa Juliette pour pouvoir accomplir la réussite tant espéré de la professeur et surement aussi de sa camarade de classe. De plus, le port d'un tel ensemble ne l'aidait pas du tout à se sentir dans la peau de ce pourquoi il était ici alors qu'il pourrait être tranquille chez lui à se reposer dans son lit moelleux. Le rire d'Inoue ne l'avait pas forcément énervé en lui-même mais c'était cette succession d'évènements sur le sujet de la pièce qui l'énervait surtout que ce geste de la jeune fille était un aperçut de ce que serait le jour de la représentation. Tentant de partir afin d'échapper à cette calamité évidente, Ichigo débuta son évasion en espérant que cela soit concluant mais c'était bien trop demandé puisqu'une averse de pages regroupées en un bloc finit par frapper le visage...Eh ben c'était malin, il avait maintenant mal au crane avec un tel choc mais en même temps, il l'avait mérité dans un certain sens.

La conversation entre la professeur et Inoue gêna quelque peu notre bon héros qui ne savait plus vraiment où se mettre, de son caractère assez énergique mais aussi complètement absent de tout tact, il ne pensait pas que cela débuterait une telle conversation. Ce qui impressionna en premier lieu fut la demande de la jeune lycéenne qui demanda à changer de partenaire, pourquoi de telles paroles surtout de sa part? Surement qu'il n'était pas vraiment le bon Roméo qu'elle attendait mais c'était bien normal...Ce qui le laissa perplexe le rouquin, c'étaient les images des possibles candidats dans ce premier rôle...Chad? Attends! Attends! Les images horribles que cela donnait de ce couple surtout pendant une représentation mais aussi le port d'un tel costume venant de ce géant de muscles mais surtout que étrangement, en pensant à cette image romantique...De puissantes nausées lui nouait l'estomac. Ishida? Jamais de la vie! Cela lui ferait trop plaisir que de poursuivre ce qu'avait abandonné le shinigami. Toutes ces images étranges circulaient dans son esprit surtout qu'au fur et à mesure que le temps passait, les rôles des possibles Roméo commençait à s'élargir jusqu'à devenir du pur n'importe quoi! Imaginez un moment où Byakuya était Roméo et Juliette sa sœur cadette Rukia! Son esprit devait vite se calmer avant qu'il ne parte dans quelque chose d'incontrôlable et se réveilla au moment où Inoue finit par dire avec une voix si douce qu'elle pourrait être considérée comme semblable à un ange. La jeune lycéenne finit par lui dire qu'elle exprimait toutes ses excuses parce qu'il semblerait que ce soit une obligation ce duo...Cela ne le dérangeait pas vraiment au final, le fait qu'ils doivent jouer cette pièce mais pourquoi une telle peine s'affichait sur son visage? C'est lui qui était fautif, qui prenait tout le temps alors elle n'avait pas à s'inquiéter mais c'est aussi ce qui faisait son charme alors il ne pouvait lui en vouloir. Se caressant la frange tout en réfléchissant un instant à sa façon bien à lui, qui consistait à fermer les yeux un bref instant avec la tête légèrement baissée, notre bon héros finit par se mettre à l'idée qu'ils étaient deux dans ce pétrin et donc ne pouvait l'abandonner comme ça.
Jetant un petit regards attentionné envers son interlocutrice, le Vizard finit par prendre la parole après un bon moment de mutisme et tenta de réconforter celle-ci pour que cela se passe bien:

"Je vais essayé aussi de faire un bon Roméo à la hauteur de tes attentes Inoue. Mais je n'ai jamais fais de théâtre..."

La professeur semblait être un peu plus fière de l'acte nouveau de son élève mais il était bien vrai que c'était un terrain inconnu pour lui, il ne connaissait rien au théâtre et en à fait qu'en maternelle devant sa mère. Il n'était aussi pas un excellent acteur dans le fait qu'il ne savait pas s'il pourrait retenir autant de textes en si peu de temps surtout qu'il devait intervenir la plupart du temps à ne plus avoir de pauses. La nouvelle proposition de sa camarade de classe fut une surprise puisqu'il ne s'attendait pas à ce qu'elle sache faire de la couture, depuis quand notre grande Inoue avait ce talent en elle? Mais auprès de qui développait-elle ces talents de femme d'intérieure? Ou alors Yuzu en aurait profité cette petite fouineuse pour faire en sorte de raconter des ragots sur la vie de son frère en son absence à sa camarade de classe. Écarquillant les yeux tout en n'arrêtant pas d'avoir des surprises durant toute la soirée, le jeune shinigami remplaçant reprit son grattage de crane tout en regardant assez étonné son interlocutrice et lâcha:

"Je ne savais pas que tu savais coudre Inoue...C'est sympa de ta part, si tu veux je te raccompagnerais chez toi pour t'apporter aussi les vêtements."

Il était vrai que ces vêtements étaient vraiment difficiles à porter surtout que pour ses déplacements alors une bonne aide n'était pas contre. Bon cela le gênait un peu de devoir abuser de la gentillesse de son amie mais en plus elle aurait l'occasion de passer en revue les siens parce que cela ne semblait pas être très pratique de son côté avec ce corset qui serrait très fort ses avantages certains...Mais n'était-ce pas avec ce genre de vêtements que les femmes de l'époque mourraient étouffées? Il ne le savait plus. Regardant finalement le script qu'il avait reçut dans la figure, Ichigo observa les nombreuses lignes rapidement avant de lire attentivement les premières lignes du premier acte de la première scène et vit que Roméo se devait de prendre la main de Juliette pour la regarder dans les yeux tout en prononçant un tendre "Je t'aime." Devenant écarlate, notre bon héros ne savait pas quoi faire du tout puisqu'il n'était tout d'abords très ouvert à ce genre d'actes mais aussi qu'il ne saurait pas dire de telles paroles envers sa camarade de classe. Inoue avait été d'une grande aide, elle l'était constamment en y repensant bien mais de là à ce qu'il prononce de telles paroles à son égard de plus qu'il n'était pas amoureux...Enfin, il fallait dire que dans ce domaine, notre bon Vizard était vraiment un ignare dans le domaine des sentiments de ce genre alors voilà qu'il allait vivre un moment qu'il ne se doutait pas si proche. Fermant les yeux puissamment tout en approchant sa main de celle de sa compagne sous les yeux amusés de la professeur, Ichigo ne savait plus où se mettre lorsqu'il finit par accomplir son acte tout en prenant une certaine position étrange en signe de grands efforts.

"Je...Ino...Euuh Juliette...Je!! Raaaah! C'est quoi ce scénario?!"

Impossible! Il ne parvenait pas à jouer correctement un rôle dont il ne se sentait pas à l'aise et donc, pointa son index vers la professeur tout en hurlant qu'il trouvait complètement stupide les paroles sans qu'il se rende compte qu'il tenait toujours la main à sa camarade. Pourquoi la maintenait-il encore? Est-ce qu'inconsciemment, cette chaleur émise au travers de la peau de la main d'Inoue lui plaisait? Pour le moment on l'ignorait encore et ce n'était pas demain la veille qu'il avouerait quoi que ce soit...

"Je vais essayé aussi de faire un bon Roméo à la hauteur de tes attentes Inoue. Mais je n'ai jamais fais de théâtre..."

Inoue sortit de sa rêverie dans un léger sursaut, étonnée par la voix de son camarade. Au moment où il avait fermé les yeux, elle avait perdu un repère actif et s’était donc plongée dans les fins fonds de son propre esprit pour penser à elle-ne-savait-plus-quoi. Enfin, surprise, elle ne l’était pas vraiment. Il fallait dire que depuis quelques mois, elle avait eu l’habitude de côtoyer Ichigo, et plus elle le fréquentait, moins elle était timide à son égard. La phrase du rouquin prit tout son sens ne fois qu’elle l’eût réellement assimilée. Il tentait de la soutenir, de la réconforter, enfin qu’importe, il tentait de faire quelque chose pour qu’elle ne se retrouve pas seule et triste. C’était très louable, mais très mauvais. Plus il lui montrait des marques d’affection aussi infimes soient-elle, et plus elle s’attachait à lui. De toute manière, elle aurait mal vu ce qui aurait pu la détacher de lui.

Il n’avait donc jamais fait de théâtre, une chose assez curieuse. Au collège, Inoue avait été inscrite au club de théâtre sur conseil de son frère qui venait la voir à chaque représentation. Étrange que la belle rousse au caractère si introvertie puisse monter sur scène avec aisance, mais il ne fallait pas oublier que pour se donner en spectacle devant les autres, elle était forte, ça oui. Maintenant qu’elle y repensait d’ailleurs, on lui avait toujours donné les rôles les plus ridicules. Jouer Juliette était non seulement un honneur pour son amour propre, mais également une grande responsabilité.


"Je ne savais pas que tu savais coudre Inoue...C'est sympa de ta part, si tu veux je te raccompagnerais chez toi pour t'apporter aussi les vêtements."

Elle ricana nerveusement en se frottant doucement la nuque, toute gênée par sa remarque. Bien sûr que c’était sympathique. Ah, la couture. Il fallait dire qu’elle était au club d’art manuel. Bien évidemment, elle n’excellait pas comme Ishida, mais arrivait à se débrouiller. Sauf pour ce genre de costume si bien travaillé par les soins du Quincy. En le proposant, elle n’y avait pas fait attention. Néanmoins retoucher les costumes lui prendrait au moins deux nuits, et vu sa maladresse, ses doigts en prendraient pour leur comptes, vu qu’elle se piquait souvent. L’idée de le faire pour Kurosaki-kun effaçait déjà toutes les peines du monde qu’elle pourrait avoir en se mettant à l’ouvrage. Orihime n’était pas une femme d’intérieur et elle ferait bien une épouse loufoque. C’était aussi pour quoi il ne devait pas être oublié qu’elle vivait seule et que son ménage, elle l’effectuait également seule.

La raccompagner ? Où ça, chez elle ?

*Honto ni….?* se demanda-t-elle en écarquillant les yeux comme des billes.

Et ce qu’elle s’apprêtait à faire, c’est-à-dire décliner l’offre, n’était pas la première fois puisqu’elle lui avait déjà dit après s’être fait renverser à moitié par une voiture. Elle appréciait qu’il souhaite l’aider et louait ce geste de gentleman avéré. Enfin, tant pis, elle la déclinerait plus tard, car le professeur commençait à s’impatienter de ce petit aparté privé. Et puis, intriguée, elle l’observa lire les premières lignes de l’acte. Elle devrait peut-être en faire de même. Non, elle connaissait cette pièce par cœur. Du moins, elle savait pertinemment ce qui se trouvait à l’acte I scène 1, et c’était une des raisons qui l’avaient poussé à ne pas commencer à lire le script tout de suite.

Et quelle surprise quand elle remarqua qu’il exécutait ce qui était marqué noir sur blanc. Inoue regarda à droite, puis à gauche, comme cherchant un endroit où se cacher et se faire oublier. Elle également ferma brutalement les yeux alors que la main du jeune homme commençait à frôler la sienne. Et elle ressentit cette légère pression autour de sa paume, et de ses doigts, semblable à une étreinte maladroite. Dieu, il fallait dire que toute la personnalité du rouquin se trouvait dans cette prise de main-là. Ouvrant alors les yeux, ses lèvres s’écartèrent et sa bouche forma un o de surprise. Dans quelle curieuse position Ichigo venait-il de se mettre, n’était-il pas marqué « A genou » sur le scénario ? Alors bon, là on pouvait dire qu’il était à genou et en même temps pas à genou. Surprenant donc.




"Je...Ino...Euuh Juliette...Je!! Raaaah! C'est quoi ce scénario?!"

Et voilà. Orihime fit une petite moue, elle n’était pas déçue, ni triste, simplement radoucie en voyant les difficultés d’Ichigo à exprimer faussement quelque chose d’aussi banal. De plus, son attention était légèrement focalisée , non Inoue buggait carrément, sur sa main qui était toujours dans celle de son camarade. Lui qui avait eu l’air d’abandonner le texte, il n’avait pas lâché prise et arrivait pas à demander des comptes à la prof tout en continuant de tenir la main de Juliette.

Un professeur qui soupira d’ailleurs pour la énième fois. Elle en avait assez de hurler, et de frapper. Se levant lentement du son siège, elle monta sur sa scène et s’approchant du couple, elle ignora totalement Kurosaki-kun pour venir à Inoue. Cette dernière lâcha par maladresse la main de son camarade, intimidée par le venue du professeur. Or, la sensei ne fit que lui remettre quelques mèches en place. Orihime était perdue, et ne comprenait plus ce geste. Enfin, elle comprit surtout qu’elle avait lâché la main de Kurosaki, et que c’était vraiment trop bête.

*Je suis tellement vilaine quand je m’y met, * pensa-t-elle alors que le professeur se tournait vers Ichigo, tout en lui présentant Inoue pour qu’il l’admire. Elle commença alors faire son petit exposé.

« Kurosaki-kun, tu crois vraiment que cette pièce est une succession de sentiments dits ? Si ça peut te rassurer, il n’y a pas d’amour là-dedans. Roméo et Juliette parle de passion entre deux adolescents plus jeunes que vous. Roméo découvre à peine l’attirance pour le côté opposé, et ce qui le dirige dans ses choix amoureux ce sont surtout ça…. »



Elle posa l’index sur la poitrine d’Orihime qui se mit à rougir violemment. C’était plus au moins explicite, enfin carrément que ça l’était ! Elle était complètement en train de dire que Roméo était un gamin en chaleur et que Juliette était la femme la mieux roulée de Rome. En réalité, il était vrai que Roméo et Juliette ne parlait pas d’un amour pur, mais d’une passion aveugle et juvénile qui prenait à la puberté. C’était une pièce qui convenait parfaitement à l’immaturité des deux jeunes gens choisis pour tenir les rôles. Kurosaki ne comprenait même pas ce qu’était un sentiment amoureux, et bien qu’Orihime le fût, amoureuse, elle n’allait pas au-delà de cet amour dévoué et naïf. Le professeur voulait simplement faire réagir Kurosaki sur le fait qu’en soi, dire « Je t’aime » dans un tel contexte n’avait rien d’étonnant. Inoue afficha donc un sourire gênée.

« Serrer sa main dans la tienne t’a plu ? » se moqua le professeur, « Ce n’est pourtant rien à côté de ce à quoi la pièce conduit, c’est-à-dire au baiser final. Et pour l’amour de Dieu, ne confonds pas Inoue et Juliette d’accord ?! Tu n’as qu’à penser que tu dis je t’aime à toi-même. »

Alors là, un point pour la prof qui avait tout à fait compris que Kurosaki avait un amour propre démesuré et ce même amour propre l’empêchait de totalement se donner dans le rôle de Roméo. Elle avait d’autant plus remarqué qu’il n’avait eu aucun mal à garder prisonnière de la sienne la main d’Orihime, et que tout comme Roméo, il devait découvrir ce genre de sentiments, avec un temps de retard. Inoue était emballée c’était bon, le discours du professeur l’avait mis dans un énorme embarras et pour évacuer la pression, elle se sentit obliger d’enchaîner rapidement.


« Oui Kurosaki-kun ! Tu n’as qu’à dire que tu t’appelle Juliette et que tu te regarde dans un miroir, je suis sûre que ça marcherait ! Ha ha ! Bien sûr que oui ! » s’exclama-t-elle en faisant des petits gestes embarrassés pour appuyer ses dires, tout comme tenir son doigt en l’air comme le ferait quelqu’un qui donnait des conseils ou faisait la morale.

Le professeur sourit, fière de son intervention et redescendit de l’estrade en criant : « Je vais me chercher un café, je vous laisse juste ce temps pour maîtriser ce tableau. »

C'est en tentant de se rattraper aux yeux de son amie que notre bon héros pouvait faire comprendre que, certes il n'avait pas un esprit de pur prince charmant mais bien celui d'un adolescent caractériel mais avec un bon fond. Il se fichait pertinemment de cette fichue pièce de théâtre mais ce qui rattrapa la situation fut tout d'abord le coup dans la figure qui calma ses ardeurs mais ensuite la façon qu'avait Inoue à ne pas retenir égoïstement son camarade. Elle avait toujours été ainsi cette gentille fille, penser aux autres avant elle dans quelque situation que ce soit mais cela gêna quelque peu le jeune Vizard qui finit par se remettre au travail...Mais bon, il n'avait jamais fait de théâtre de sa vie, il ne savait pas du tout comment faire pour être un acteur comme dans les séries à l'eau de rose que regardait Yuzu et son père à la maison. De ce qu'il se souvenait des dires de sa cadette, les héros de série possédaient un charisme fou qui les rendait unique aussi bien auprès de ses alliés que de ses ennemis. En voilà un beau lot de n'importe quoi surtout qu'il n'était pas du tout comme ça mais bien un simple shinigami remplaçant qui se devait de vaincre Aizen et les Arrancars très prochainement. Dieu que la vie était dure, aucun de ses souvenirs sur les héros ne lui permettait de de pouvoir se mettre dans la peau de ce jeune homme qu'était Roméo. De toute façon, ces dernières années ont été de la pure et simple étude dans sa chambre afin de pouvoir obtenir de bonnes notes dans le but de vaincre cette discrimination dont il était victime à cause de sa couleur de cheveux...Beaucoup de ses professeurs pensant que c'était une coloration et que c'était un voyou alors qu'il ne faisait que de se défendre d'agression et qu'il était un bon élève. Bon ok, ces temps-ci, il avait pas mal séché mais pour la bonne cause comme on pourrait le dire.

Nouvelle surprise de la part d'Inoue, le rouquin ignorait en effet qu'elle possédait des talents dans le domaine de la couture, bon talent était vite dit sans en avoir vus les résultats mais qu'elle le propose prouvait bien qu'elle s'y connaissait un peu. Au moins, esperons qu'elle ne soit pas comme ce tordu à lunettes qui avait toujours sa boite sous la main pour faire des vêtements dont on ne préférait faire aucun commentaire de peur d'aller vexer l'auteur. Mais pourquoi cet abruti confectionnait pour Kon une robe ou encore d'autres stupidités? Bien qu'il fallait avouer qu'il avait un talent pour les vêtements de femmes mais Ichigo était trop borné pour le lui dire. Ne sachant pas vraiment si elle accepterait, il était vrai que cela ne dérangeait pas le lycéen de l'amener chez elle afin de pouvoir lui porter les vêtements ou quoi que ce soit pour l'aider...Il était aussi bien ignorant dans ce genre de choses en ne voyant pas un garçon ramenant une fille chez elle en ayant la pensée que cela pourrait tourner étrangement mais bien l'esprit d'un camarade ramenant une amie pour qu'elle n'ait pas de soucis en route et pour faire preuve de gentillesse. Cela ne le gênait pas bien qu'il serait un peu en retard pour le diner et qu'il devra s'expliquer mais rien que ce panorama de son père criant ainsi que sa soeur le questionnait l'énervait déjà.

La lecture débuta enfin sur ce que devait faire Roméo durant les premiers moments de la pièce, bah surement un peu de paroles étranges sur l'ancienne époque ou quelque chose de ce genre pendant qu'il défendrait son honneur de noble...Non? Eh bien, en effet, cela commençait bien étrangement puisqu'il se devait de prendre la main de Juliette pour lui avouer son amour! Mais qu'est ce que c'était que ça? Non mais elle l'avait bien vus la professeur? Lui qui ne savait même pas dire comme il se devait son amour à sa famille, il allait pas le dire aussi tendrement à une camarade de classe! Non mais qu'est ce que penserait Inoue de lui après ça? Surement qu'elle serait très gênée et qu'il ne pourra plus la regarder en face et cette perspective le dérangeait puisqu'il aimait bien la jeune fille, depuis qu'il avait apprit à la connaitre dans les différentes situations qu'ils avaient partagé, Ichigo en apprit plus sur elle...Enfin, depuis qu'il l'avait sauvé de son frère étant devenus Hollow en fait mais en même temps portait un peu la vie qu'il avait prit puisque c'était un proche de sa camarade et l'a découpé avec son Zanpakuto. Devant finalement prendre la main de la jeune fille sous les yeux impatient mais aussi ce sourire moqueur de la professeur, Ichigo finit par prendre délicatement la douce main de sa Juliette en rougissant comme jamais. Ce n'était pas souvent qu'il prenait la main d'une personne de sexe opposé autre que ses sœurs et encore...Elles étaient grandes alors plus besoin de ce genre de gestes et donc prit une drôle de position pas vraiment en accord avec ce qui était écrit mais ne parvenait à faire mieux que ça. Mais dans un certain sens, la douceur que procurait la peau de sa camarade l'apaisait comme si cela était un petit nuage sur lequel il flottait mais bien évidemment, cela ne serait jamais vraiment explicitement dit de la part de notre timide héros.

Se plaignant du scénario, voilà encore un trait de caractère qu'il fallait corriger chez ce garçon qui ne parvenait pas à dire pleinement un amour fictif, possible qu'il se soit trop investit dans le rôle de son personnage mais c'était ainsi et il changera peut-être en grandissant...Qui sait? Il était très fort pour le combat, pour affronter les ennemis les plus puissants afin de protéger ses amis mais la difficulté fut énorme en prononçant juste deux mots. Mais il ne lâcha pas prise pour autant de la main d'Inoue, non allez savoir mais peut-être qu'implicitement, il désirait que ce contact dure ne serait-ce qu'un peu bien que l'éternité n'était pas possible surtout que leurs relation n'était que celle encore que de simples amis. La professeur finit donc par venir sur scène pour expliquer les choses, pendant un instant, le Shinigami remplaçant pensa qu'il allait encore avoir à se battre avec elle au niveau des cris et tout le tralala parce qu'ils ne se laissaient tous deux pas faire mais ce fut tout autre chose. La jeune femme expliqua que ce n'était pas vraiment un amour au sens propre du terme dont il s'agissait mais en fait bien d'une sorte de passion enfantine...Mouais, en clair il avait le rôle d'un garçon en rut qui aimait les formes généreuse de la jeune fille en clair! Pourquoi elle n'avait pas prit Keigo alors? Il était tellement plus explicite sur ce qu'était ce genre de garçon que lui. Ignorant du mieux qu'il put le doigt de la jeune femme sur la poitrine d'Inoue, Ichigo essaya de prendre note des paroles afin de pouvoir se mettre dans le rôle mais de nature têtue et pas toujours intelligente, il se bornait un peu dans le fait que ce ne serait pas d'une grande facilité. Mais le clou du spectacle niveau émotion arriva lorsqu'elle lança:

« Serrer sa main dans la tienne t’a plu ? Ce n’est pourtant rien à côté de ce à quoi la pièce conduit, c’est-à-dire au baiser final. Et pour l’amour de Dieu, ne confonds pas Inoue et Juliette d’accord ?! Tu n’as qu’à penser que tu dis je t’aime à toi-même. »

Nanii? Qu'est ce qu'elle venait de dire? Un baiser lors de la scène finale? Mais depuis quand? Déjà qu'il n'était pas trés bon acteur alors lui donner en plus de tels rôles serait une vraie horreur puisqu'il ne s'imaginait pas devoir embrasser Inoue, à moins que ce soit elle qui le fasse...Enfin, peu importe qui devait embrasser qui, pourquoi si soudainement il devait embrasser quelqu'un? En plus il imaginait déjà sa famille regarder la pièce de théatre tout en hurlant une certaine satisfaction à la vue d'une telle scène romantique alors qu'Ichigo ne l'était pas du tout...



Cherchant un moyen maintenant de changer le cours des choses sans prendre la fuite mais au moins de pouvoir esquiver la dernière scène finale afin que les deux lycéens n'aient pas à subir une telle chose...Il voyait déjà tout l'établissement scolaire après, les cataloguant en couple parce qu'ils ont suivis le cours des choses alors que ce n'était pas le cas et les mettraient tous les deux dans l'embarras. Inoue prit ensuite la parole afin de pouvoir soutenir moralement son compagnon en lui annonçant avec une certaine timidité:

« Oui Kurosaki-kun ! Tu n’as qu’à dire que tu t’appelle Juliette et que tu te regarde dans un miroir, je suis sûre que ça marcherait ! Ha ha ! Bien sûr que oui ! »

Alors là, il en restait sans voix, comment une telle chose pouvait être prise avec autant de calmes alors que ce serait surement leur premier baiser à tous les deux? Il n'était pas vraiment un grand attaché à ce genre de choses mais il se mettait un peu à la place de son amie qui devait surement vouloir garder cela pour l'homme de sa vie et non pour gâcher dans une pièce de théâtre avec lui. Cela révélait bien l'insouciance d'Inoue quelque soit la situation mais notre héros ne trouvait pas les mots pour qualifier une telle désinvolture.



Etant maintenant seuls tous les deux, le jeune homme chercha un moyen de pouvoir incarner le rôle à merveille mais cela fut assez complexe, il ne parvenait pas à trouver les mots et donc tenta d'avoir une conversation avec sa Juliette attitrée afin de savoir ce qu'elle en pensait de tout ça. Certes, elle n'avait rien montré comme opposition mais surement que l'energie de la professeur ne lui avait pas permit de se prononcer sur ce baiser ou encore cette déclaration. Se grattant le sommet de son crane pendant que son regards scrutait la salle avant de plonger ses yeux marrons dans ceux d'Inoue, notre bon héros prit la parole:

"Et toi Inoue, cela ne te gène pas de jouer Juliette? Comme ce baiser à la fin, je me doute que ce ne soit pas facile à jouer...Ça ira?"

Bon il n'était pas très enchanter d'avoir un tel rôle mais qui sait? A deux ils parviendraient peut-être à faire quelque chose sur cette nomination d'un couple qui n'en est pas un surtout ne se sentant pas tellement dans la peau de ce Roméo en pleine crise d'adolescence...

Les différentes expressions, tantôt consternées et tantôt désabusées, qui passaient sur le visage d’Ichigo manqua de faire culpabiliser la pauvre Orihime. Étant adepte du théâtre et totalement fan d’une pièce aussi romantique que celle-ci, elle n’avait pas vu dans la remarque du professeur sur le baiser de quoi grimper au ciel. En réalité, elle avait surtout rougi du fait qu’on lui rappelle sa généreuse poitrine et qu’elle devait être source de convoitise de la part du jeune roux. De plus, pour une personne qui connaissait bien la pièce, le mot « baiser » n’était pas vraiment approprié. Le professeur avait sans doute dû comprendre que Monsieur Kurosaki n’était pas très doué en théâtre, même théorique, et qu’il ne savait rien du contenu de la pièce.

Ainsi ce qu’elle nomme le baiser final n’était rien d’autre que le tableau de la mort des deux amants. L’esquisse d’un tombeau romantique qui déjà faisait briller les yeux de la jolie Inoue. Le moment où Juliette voulait recueillir le précieux liquide mortel des lèvres de son amant pour goûter également à la mort. C’était, sans aucun doute profond. Orihime pouvait comprendre parfaitement, mais pas Kurosaki. Elle l’observa mine de rien, toute chamboulée. D’un côté, elle souhaitait réussir cette pièce parce qu’elle se rendait compte de minute en minute que son Roméo rêvée la jouait avec elle.

Quelle tragédie, et quel bonheur mêlés ensemble. Sur les planches, sa timidité était comme évaporée, c’était toute la magie des adeptes du théâtre. En tout les cas, cette professeur avait été habile de « secouer » Ichigo en lui parlant de « baiser ». Cela l’avait vraiment bouleversé, surtout que c’était Inoue qui allait faire le plus gros du travail. Elle en avait de légers frissons rien que d’y penser, non même imaginer un contact pareil la figeait sur place. Elle respectait trop Kurosaki pour faire cela, certes, mais elle était bonne comédienne. Elle garderait son visage à bonne distance de lui, de loin, les spectateurs ne verront rien. Enfin, restait à négocier ce point avec le professeur qui à tous les coups voudrait un véritable contact. Néanmoins, elle ne se vexa pas qu’il ne puisse apprécier de jouer avec elle, ou même de faire un effort pour elle bien qu’elle eût durant une seconde ce regard triste qui la caractérisait lorsqu’elle était inquiète et malheureuse.


Ce sensei alors. Très étrange, déjà pour avoir choisi Ichigo et Orihime comme protagonistes. En même temps, quand on y pensait c’était le duo le plus plausible. Un Keigo et Tatsuki aurait tourné au meurtre, tout comme un Chizuru et n’importe quel garçon. De plus Asano en aurait vraiment profité. Sado ou Ishida, c’était l’échec assuré. De toute manière, il n’était plus temps de discuter le casting. Elle était plutôt heureuse d’y figurer avec Ichigo, c’était une donnée sûre. Bien que sa joie ne fût guère partagée par son compagnon, elle tentait de se convaincre qu’il pourrait lui aussi s’amuse. Ou peut-être pas finalement, car en voyant toutes les grimaces qu’il faisait devant l’idée d’un rapprochement plus explicite. Apparemment, il n’avait toujours pas compris que sur scène, on jouait un rôle. Roméo était Ichigo juste le temps d’une représentation, ce n’était pas comme s’il avouait des sentiments à Inoue. Elle-même était consciente du faux et de l’illusion qu’impliquait cette mise en scène. Pourtant, elle aurait aimé que ce fût Ichigo et non Roméo qui tienne sa main et qu’il se Je t’aime non pas à Juliette, mais à elle Inoue. Enfin, il ne fallait pas être trop égoïste non plus.

Ils étaient seuls et Inoue déglutit discrètement soudainement oppressée par le vide de cette grande salle dont seule la scène était éclairée. D’ailleurs, en y repensant, le corset de sa robe n’arrangeait pas véritablement les choses, mais son costume était beau. Ishida s’était appliqué pour cette robe, mais il avait légèrement sous-estimé la taille de la poitrine de la belle, et aussi son poids puisqu’elle avait dû être faite pour des tailles anorexiques. Et puis, elle capta le regard brun clair de son camarade et comme à son habitude, y fut absorbée. Il avait sa totale attention à chaque fois qu’il faisait ça Elle aimait détailler son visage, admirer ses sourcils légèrement froncés, son air perplexe et sérieux qui trahissait tout de même un peu d’inquiétude.

"Et toi Inoue, cela ne te gène pas de jouer Juliette? Comme ce baiser à la fin, je me doute que ce ne soit pas facile à jouer...Ça ira?"

Il s’inquiétait donc vraiment pour elle, toujours avec un temps de retard, mais en aucun cas elle ne s’était plainte. Inoue se plaignait pour ce genre de chose, autant elle clamerait haut et fort qu’elle voulait grailler, autant quand une tierce personne la mettait dans l’embarras, elle se soumettait pour ne pas gêner. Doucement, ses joues se teintèrent d’un rose pudique. Elle l’admirait en silencieuse et un peu surprise par sa question.


Elle se radoucit cependant et baissa son regard avant de le voiler d’une légère tristesse, puis avec grâce, elle se dirigea vers le bord de la scène. Malgré sa robe serrée, elle maîtrisait ses mouvements et son allure de princesse ne fit qu’accentuer sa ressemblance avec ladite Juliette. Sur les planches un peu poussiéreuses et vieilles, les pans traînants de son costumes glissèrent si bien que ne retentit pendant quelques secondes que l’écho du tissu qui se froissait contre le sol. Une fois arrivée vers les devants de la scène, elle chassa son expression triste et tourna sa belle figure vers son camarade pour répondre avec une voix douce et joyeuse :

« Toutes les filles rêvent d’être Juliette n’est-ce pas ? »

*Et j'étais heureuse quand on m'a annoncé être la tienne le temps de monter sur scène.*

Elle se tut un moment, n’attendant pas vraiment de réponse à sa question rhétorique. Son sourire s’effaça un peu et elle enchaîna en détournant ses yeux de son ami :

« Je me suis toujours demandée pourquoi aucun garçon ne rêvait d’être Roméo. C’est vrai qu’il n’est pas très intelligent et un peu gamin. Hehe. Enfin, Kurosaki-kun et Roméo sont vraiment différents. C’est difficile d’être dans la peau de quelqu’un de différent. Je ne peux pas juste te dire fais de ton mieux, et puis fermer les yeux. »

Voilà, elle allait en venir à un point crucial qui la faisait un peu souffrir. En réalité, elle s’était mise rapidement à imaginer des raisons pour lesquelles Ichigo était si entravé par ce rôle, outre le fait qu’il ne connaisse rien au théâtre et qu’il soit différent de Roméo.

« Je suppose que je ferai une très mauvaise Juliette pour toi. »

Et elle se força à sourire en déclarant ça. Il était vrai que le compagnon de scène était crucial pour mener à bien un jeu de théâtre. Et si Inoue était à l’aise avec lui, et se sentait confiante peut-être que ce n’était pas réciproque. Elle comprenait dans tous les cas. Elle regretta un instant que Rukia-san ne soit pas là pour la sortir de cet embarras et prendre le rôle de Juliette à sa place. Ou peut-être lui fallait-il simplement une inconnue. Une nouvelle fois, Inoue avait ce sentiment là d’être une gêne rien que par sa présence. Elle y allait sans doute fort la mignonne, mais c’était ce genre de paranoïa qui vous prenait quand vous étiez amoureuse et Dieu seul savait à quel point la petite rousse l’était, amoureuse.



« Je vais donc me désister. Je suis sûre que si je peux insister et proposer une autre personne, le professeur acceptera. »

Là, elle avait de l’espoir. Elle lui donna un regard navré, comme un médecin qui ne pouvait plus rien faire pour son patient et se dirigea vers les coulisses pour aller retirer ce costume et se consoler. Inoue était idiote, ce n’était pas nouveau. Pourtant, c’était étonnant qu’elle-même fasse un tel drame de cette petite histoire. Elle qui était d’un naturel si optimiste, au lieu de répondre ce qu’elle pensait vraiment. Elle aurait aimé lui répondre qu’elle était heureuse et que rien ne lui faisait plus plaisir que de s’amuser avec lui à jouer les amants condamnés. Orihime devait être un peu morbide sur les bords, enfin ! C’était fait à présent, elle avait parlé, elle avait joué sa dernière carte, certes un peu égoïste puisqu’elle partait et le laissait dans le pétrin.

Quelle contradiction, une seconde elle lui promettait de faire de son mieux, et la minute d’après elle se décourageait, mais ce n’était pas faute d’être coupable ! Puisqu’Ichigo se montrait très réticent et qu’il ne comprenait rien à rien, il était normal que face à cette attitude, Inoue pouvait désespérer. Elle ne s’était jamais sentie ainsi depuis sa petite jalousie envers Rukia. Et au fond, elle s’en voulait une nouvelle fois d’être aussi vilaine et de laisser libre court à ce genre de mauvaise foi.

Un baiser comme scène finale, voilà une perspective qu'il n'espérait pas avoir à vivre si tôt mais surtout sans un sentiment dont il se serait préparer un peu plus, non que cela soit vraiment gênant de devoir le faire avec Inoue...Non, elle était une amie chère à son coeur comme tous ceux avec qui il avait constitué des liens mais il ne savait pas si cela serait vraiment le lien que tout le monde attendait de vivre avec impatience que l'on appelait l'amour. Il n'était pas vraiment comme cela, disons qu'il n'y connaissait rien du tout dans ce sentiment fort en quinze ans d'existence mais se demandait qu'est ce que cela apportait en plus. Déjà que sa détermination était sans conteste inébranlable lorsqu'il se devait d'accomplir des actes envers ses amis comme ce fut le cas pour Rukia en allant la sauver à la SS quitte à perdre la vie. Affronter les Capitaines ayant une puissance et un entraînement plus avancé que le sien fut une lourde tâche compliquée mais avec l'aide de ses compagnons, il parvint à un résultat incroyable puisque cela fut une grande réussite ainsi que la mise en place d'une paix entre les deux groupes. Cela n'aurait été possible sans le soutien aussi de sa camarade de classe avec ses pouvoirs de guérison et se protection mais est-ce qu'il serait capable de pouvoir vivre le contact de leurs lèvres l'une contre l'autre. Ce n'était pas une preuve de mauvaise foi de sa part mais juste qu'il avait quelques difficultés à d'imaginer dans ce futur proche. Pourquoi un tel choix de couple alors que tant de personnes pourraient prendre leurs places, Inoue était une jolie fille qui devait surement avoir un jeune homme en vue bien plus apte à jouer ce rôle que lui. Mais qui? Rien qu'en tentant de trouver une personne allant avec la jeune fille, cela le questionnait à l'en énerver sans savoir pourquoi. Ce qui semblait être quelque chose qui n'allait pas été le fait qu'il ne parvenait à être complètement baigné dans le rôle qui lui avait été attribué, cela devenait bien trop complexe à son goût. Ichigo se questionnait en effet sur ce qu'il devait faire en tant que Roméo constamment, il n'était pas comme ce qu'avait décrit la professeur: un jeune adolescent en chaleur qui se découvrait dans le domaine de l'amour. Bon, pour le dernier point, cela pouvait être plausible mais notre héros n'y croyait pas quand au fait qu'il était en rut, comment pouvait-on le comparer ainsi? Il n'avait jamais exprimé une seule fois une excitation profonde à l'égard de la gente féminine surtout si on prend comme exemple le mod soul Kon. Cette peluche était vraiment perverse au point de désespéré le possesseur en espérant n'avoir que peu d'occasions de partager son corps. Surement que cette barrière entre la représentation et la vie ne s'était pas encore faite dans son esprit, dans ce que pourrait penser le rouquin dans sa vie après que l'on ait vus une telle mise en scène et que cela aient des répercutions de rumeurs qu'il ne maitriserait pas.

Vint ensuite la question sur ce que pensait Inoue de tout cela, ce n'était plus vraiment un secret qu'elle ne parvenait pas toujours à exprimer son désaccord sur tel ou tel sujet surtout lorsqu'une personne énergique envahissait le dialogue comme la professeur. Il s'inquiétait pour elle, pourquoi se sentirait-elle obliger de prendre de son temps dans une mise en scène qui serait surement un échec par la faute du rouquin? Il aimerait tant qu'elle puisse ne serait-ce qu'en dire un peu plus sur le fond de ses pensées, non qu'elle devienne comme Rukia, il ne désirait pas ça mais qu'elle s'élance comme le ferait la Inoue forte qui l'avait suivit à la SS. Celle qui possédait une force de bravoure et en même temps tout en restant elle-même face à toutes les situations, non qu'elle doive changer complètement mais qu'il puisse la comprendre un peu plus parce que sans ça...Il ne saurait jamais le fond de ses pensées et devenir plus proches que ce simple titre de camarade de classe. L'observant suite à ça, pendant un instant, Ichigo en resta sans voix devant un charisme, la robe semblant la serrer un peu quand même surtout au niveau de la poitrine qui se compressait un peu contre le tissu pendant que sa silhouette démontrait bien qu'elle pouvait être source de jalousie des autres filles. La longue chevelure châtain ornait le doux visage mélancolique de son interlocutrice pendant que le pseudo-Roméo restait sans voix sous les paroles de celle-ci. Cela donnait un magnifique tableau, ne sachant comment était la Juliette d'origine que s'était fixé l'auteur de cette pièce, le Shinigami remplaçant trouvait que sa camarade valait toutes les Juliettes du monde rien qu'en voyant une telle silhouette dans ce costume superbe lui allant à merveille...S'il était un peu moins compressé contre elle.

Le sourire reprit bien vite emprise du visage d'Inoue pour expliquer que toutes les jeunes filles rêvaient de jouer Juliette au moins une fois, elle n'avait surement pas tord sur ce point il fallait bien l'avouer. Il ne connaissait pas tellement la façon de penser des femmes et surement que jamais dans sa vie il n'aurait qu'une once de tact à leurs égards mais en entendant souvent sa cadette Yuzu parler de sa joie de voir les couples à la Télévision en espérant un jour vivre ça pendant que son père parlait de la beauté de sa femme aujourd'hui décédée, Ichigo comprenait que toutes jeunes filles souhaitaient incarner ce rôle pour démontrer que la beauté était importante mais aussi que les liens romantiques pouvaient la rendre encore plus somptueuse. Grâce aux paroles de la jeune fille, le Vizard comprenait un peu plus le pourquoi de sa présence ici alors que pourtant, en premier lieu cela ne semblait pas être l'endroit idéal pour une timide comme elle. Souriant un instant devant de si jolies paroles, cela le maintenait dans l'idée qu'elle était vraiment un soutien moral dans toutes les situations que ce soit dans la vie de tous les jours ainsi que sur le champs de bataille.

Soudain, il ne comprit pourquoi mais le fait qu'elle exprime le fait qu'elle serait une mauvaise Juliette et qu'elle se désisterait...Ecarquillant les yeux sous une telle nouvelle, le lycéen n'en revenait pas qu'elle prononce de telles paroles alors qu'elle était tellement heureuse à l'instant de se sentir dans la peau de l'héroïne de la pièce de théâtre. Pourquoi? Qu'est ce qui lui prenait? Juste parce qu'il avait été égoïste à ne pas savoir jouer? Surement, il se connaissait et commençait à connaitre un peu les façons de voir de la jeune fille qui préférait se sacrifier plutot que de voir un de ses amis être gêné. Se devant de lui remonter le moral, tout homme lancerait de tendres paroles romantiques mais c'était mal connaitre Ichigo. Bien qu'il n'était pas très fort en tact, il avait un petit quelque chose qui lui demandait quand même une certaine maitrise dans les mots afin de soutenir son interlocutrice mais aussi la seule Juliette avec qui il voulait être. Prenant sa respiration, il recracha ensuite fidèle à lui-même:

"Baka!"

Cela fit un peu écho dans la pièce mais avec l'effet tant voulus qui constituait à sortir Inoue de ses pensées négatives afin qu'elle l'écoute attentivement. Soupirant ensuite après une telle exclamation, le rouquin se caressant sa frange une nouvelle fois tout en n'arrivant pas toujours à la regarder dans les yeux et donc laissa son regards vagabonder pendant qu'il continua:

"Je ne vois pas qui d'autre que toi serait capable de jouer un rôle aussi important que celui-là! Je ne sais pas qui et comment était la vraie Juliette mais pour moi tu es la plus apte à l'être. Et si tu quittes ce rôle, alors moi non plus je n'ai aucune envie d'être Roméo!"

Lui souriant à la fin de sa phrase afin de pouvoir montrer la sincérité de ses paroles, le jeune homme finit par se tourner ensuite vers le lieu où reposait le texte afin de pouvoir relire les quelques lignes qui constituait l'ensemble de cette romance pour qu'ils soient prêts pour le jour J. Tournant ensuite sa tête afin d'adresser une nouvelle fois la parole à la jeune fille, Ichigo laissa toujours ses sourcils froncés tout en continuant à prendre un peu le rythme de la conversation en annonçant:

"Allez, on a une pièce à maitriser parfaitement pour qu'on soit les meilleurs Roméo et Juliette."

Inoue avait pensé que c’était le mieux à faire pour l’instant. Quitter cette scène et réfléchir. Bien évidemment, aucune fille ne la jalouserait dans la classe. Du moins c’était ce qu’elle croyait, à part Tatsuki Chan, et Chizuru qui jalousait Ichigo, elle ne faisait pas vraiment l’unanimité en Juliette. Rien qu’en pensant aux murmures féminins, étranges rumeurs envieuses, qui avaient précédé sa sortie de classe, elle se sentait mal à l’aise. Et puis il y avait Kurosaki-kun, aussi. Elle serra son script d’autant plus fort, le froissant déjà plus qu’il ne l’était. Comment avait-elle pu croire un instant que cette pièce pouvait les rapprocher ? Elle avait osé entretenir un infime espoir et elle trouvait cela dégueulasse pour lui, qu’elle désire si égoïstement qu’il l’aime en retour. Avec le temps, elle s’était habituée à sa condition d’amoureuse pleurée qui attendait sans cesse et qui attendrait sûrement pour toujours.

Et puis personne ne viendrait la voir à cette pièce, elle n’avait plus vraiment de famille, en fait. Ça ne la peinait pas vraiment, mais elle ne pouvait s’empêcher de repenser à Sora et sa présence rassurante lorsqu’elle jouait, une grosse marguerite, lors d’une pièce de premier année de collège. Où quand elle jouait la servante maladroite d’une grande princesse. Maintenant qu’elle avait le premier rôle, il n’était plus là pour la voir. Dans son état, elle ne s’attendait pas à ce Ichigo lui remonte le moral, ou même la retienne. Elle le connaissait bien, et c’est justement parce qu’elle savait qu’il ne ferait rien pour l’arrêter ou la convaincre qu’elle avait décidé de se comporter ainsi. C’était toujours plus facile de se sacrifier quand personne ne tenait à ce que vous restiez.

"Baka!"

C’était violent. Bien que l’écho fut infime et bas, elle le prit directement et redressa son visage. Elle n’était plus qu’à quelques pas des coulisses, il n’allait pas s’y mettre maintenant. Son bras trembla un peu. Il n’allait pas se mettre à parler, elle n’accepterait que si c’était pour l’encourager à partir. Elle se retourna vivement, et posa son regard sur lui. Elle était totalement perdue, ou pas tout à fait. Cette grande scène, cette énorme salle, des centaines de parents, d’élèves. Elle ne se voyait plus le courage de jouer alors qu’elle….qu’elle….ses jambes tremblèrent un peu. Pourquoi avait-il fallu qu’il l’interpelle.

De plus, il semblait mal à l’aise et regardait un peu n’importe où, sauf elle ce qui n’arrangea pas son affaire. Honteuse, elle baissa son tour le regard pour ne plus avoir à le regarder et affronter ça


"Je ne vois pas qui d'autre que toi serait capable de jouer un rôle aussi important que celui-là! Je ne sais pas qui et comment était la vraie Juliette mais pour moi tu es la plus apte à l'être. Et si tu quittes ce rôle, alors moi non plus je n'ai aucune envie d'être Roméo!"

Alors là, elle ne sut plus quoi dire, ni quoi faire. Elle avait envie de se cacher le visage de gêne et de rire bêtement comme la petite lycéenne qu’elle était. C’était vraiment embarrassant qu’il la retienne ainsi. Bien sûr, ça lui faisait plaisir qu’il fasse un effort, mais doucement. Peut-être ne voulait-il simplement pas se retrouver seul ou avec Chizuru comme Juliette. C’était compréhensible. Ou peut-être faisait-il cela parce qu’au fond, cette petite Inoue il y tenait. Elle secouait la tête toute désorientée à cette pensée. Ce n’était pas possible. Elle niait l’évidence et pourtant la louait. Elle se sentait pour le moins confuse et si son cœur n’arrêtait pas de taper si fort contre sa poitrine, il s’échapperait ! Toute cette agitation n’était cependant pas sans conséquence puisque tout l’air qu’elle demain se perdit au niveau de sa gorge. Elle étouffait presque la mignonne et du se débattre un peu dans le vide. C’était comique et en même temps désolant.

En fait, le plus désolant fut se bruit de couture désagréable. Elle avait tenté d’inspirer tellement d’air, gonflant son agréable poitrine que le corset avait fini par se délacer. Un peu plus et on imaginait Ishida, caché derrière un siège, en train de ricaner et d’admirer le spectacle derrière ses lunettes brillantes. C’était bon travail Uryuu-chan, à tous les coups la robe était splendide, mais Inoue aimait la bonne nourriture et ne faisait pas taille bâtonnet de glace. La pression se relâcha bien évidemment, et elle put respirer un peu mieux, mais ce fut pour devenir rouge à nouveau puisque le corset tombait doucement. Dans un geste précipité et un réflexe pudique étonnant, elle croisa ses bras sous sa poitrine pour retenir le corsage, et empêcher d’être humiliée, par un strip-tease inopiné.

« O…oui, Kurosaki-kun ! Faisons…de…de…notre mieux ! » bégaya-t-elle, en ayant l’air d’être tout à fait naturelle.

Néanmoins, elle ne put tenir, rouge comme une tomate. Si elle lâcha le corsage, elle était bonne, c’était le cas de le dire, pour poser dans un magazine comme Vanity Fair.

« Gomen…je reviens! »

Alors, sans expliquer, elle tourna ses talons et se précipita vers les coulisses, manquant de se prendre les pieds dans les pans de sa robe qui traînaient sur les planches. Ichigo se poserait sûrement des questions, mais une chose était sûre : il ne la suivrait pas ! Ayant disparue derrière le grand rideau pourpre, elle chercha un instant, la loge où elle s’était changée. Toujours désorientée, elle se retrouva rapidement et s’engouffra dans la première pièce venue. C’était une petite salle exigu avec une coiffeuse et des lumières. Elle trouva ses vêtements soigneusement pliés dans un coin et soupira avant de s’en emparer avec rage.

Elle ne devait pas mettre trop de temps, mais ce costume n’était plus possible. Trop serré, voici à présent qu’il se défaisait sans autorisation. Elle avait toujours ses joues pourpres reflétait l’énorme gêne qu’elle avait eu, à l’idée de se retrouver un peu trop dénudée devant l’adolescent. Pauvre petite chose qu’aurait été Kurosaki s’il avait vu un tel spectacle. Rapidement, elle remit son uniforme de lycéenne habituel et se recoiffa devant la glace en passant avec frénésie ses doigts dans ses longs cheveux. Reprenant une certaine contenance, elle sourit. Elle n’avait mis que trois minutes, et ne perdit pas plus de secondes.

Quant elle revint sur scène, elle fut d’abord soulagée de remarquer que son camarade était toujours présent. Certes, elle ne s’était pas absentée longtemps, mais il aurait pu partir. Un peu essoufflée, elle ressentit le besoin de se calmer un peu après sa petite course et ses émotions. Tombant doucement à genou, elle reprit son souffle, souriant toujours dans une posture typique des jeunes japonaises, fesses à terre entre leur deux mollets. Ainsi, elle se mit à réfléchir à son comportement.


« Je suis désolée, » fit-elle une nouvelle fois, sans le regarder. Anxieuse. « Mon costume n’était pas vraiment au point. »

Elle tourna son regard vers lui, riant nerveusement, comme à chaque fois qu’elle se sentait bête devant lui.

Depuis sa plus tendre enfance, jamais notre bon héros n'avait posé ses pieds sur les planches d'une représentation théâtrale et n'était pas ce que l'on pouvait nommé ce garçon d'un acteur né. Comment voulez-vous qu'avec un garçon qui ne connait que le combat de rue ou encore absent de tout tact, il parvienne à jouer un tel que celui dont il était responsable à ce moment précis? Roméo, un jeune homme affrontant les pires adversité pour la personne qu'il aimait le plus au monde, de ce qu'il avait apprit par le passé dans une étude de texte au collège, les deux familles sont rivales. Mais comment pouvait-on avoir le courage mais aussi la passion nécessaire pour tenir tête à tous ceux qui lui sont proches? D'une certaine façon, le rouquin se sentait de plus en plus réticent à la perfection de son rôle puisqu'il se sentait bien trop différent de ce que pouvait l'être Roméo, l'amour n'était pas vraiment son fort puisqu'il n'avait jamais vécus cela par le passé. Oui, il n'avait connus que cette force que du vivant de sa mère qui était celle qui comptait le plus pour lui ou encore sa famille tels que son père ou encore ses sœurs...Mais jamais la même chose que le protagoniste principal de cette pièce qui était fou amoureux de sa Juliette jusqu'au point de combattre n'importe quelle épreuve. Dans ce domaine, bien qu'il ne s'en rendait pas compte par lui-même, les deux garçons se ressemblaient puisqu'ils n'hésitaient pas à combattre pour un but bien précis comme lorsque Ichigo prit les armes avec ses compagnons pour défier la SS. Ce n'était nullement pour un amour comme Roméo mais pour combattre d'une part une injustice qui avait lieu mais aussi parce qu'il voulait rembourser sa dette envers la fille qui lui avait ouvert les portes d'un monde jusqu'ici inconnu. Bien que combattre tous ces Capitaines dont la puissance était terrifiante, le rouquin dépassa ses limites afin de pouvoir réussir ce pourquoi tout le monde y mettait du sien. Peut-être était-ce pour cela que la professeur, inconsciemment, l'avait choisit...Parce qu'il avait ce quelque chose qui lui donnait l'allure de ce héros respecté de tous.

Ne pouvant rester calme devant les paroles de sa camarade, Ichigo finit par exprimer son désaccord sur la décision de la jeune fille qui souhaitait quitter la pièce parce qu'elle était une mauvaise Juliette. Se dégoûtant un peu lui-même, le jeune homme ne voulait pas paraitre ainsi alors qu'il pensait complètement le contraire d'elle sur sa capacité à incarner le rôle féminin principal. Ichigo ne connaissait pas la vraie Juliette, ni comment la voyait l'auteur lorsqu'il écrivit ces nombreuses lignes mais en voyant la silhouette d'Inoue en parlant de la pièce mais aussi de son désir profond de pouvoir être celle que tout le monde regarderait alors il ne doutait plus. Il ne pouvait plus voir quelqu'un d'autre que son amie dans la peau de cet emblème de la passion et de l'amour interdit. Bien que cela puisse être mal vu de la part de son interlocutrice, il ne voyait qu'un bon cri pour permettre de lui remettre les idées en place, non parce qu'il avait peur de qui pourrait être Juliette en remplaçante...Il s'en fichait bien mais au fond de lui, il savait pertinemment que ce serait un désastre si c'était quelqu'un d'autre qu'Inoue qui jouait. Se grattant la frange tout en exprimant le fond de sa pensée sur le rôle de sa camarade, il esperait qu'ainsi elle reprenne la forme afin d'abandonner la mélancolie dont elle était victime par sa faute. Peu importait ce qu'on pouvait penser de lui, s'il était trop sentimental ou encore source de moqueries parce qu'il disait toujours ce qu'il pensait peu importait les résultats tant qu'il suivrait sa voie.

Ce qui fut, par la suite, étrange était la réaction de la jeune fille semblait être gênée d'autant plus que précédemment mais cela ne semblait pas être dut à ses paroles. Sans qu'il sache vraiment que c'était le corset tombant petit à petit du corps d'Inoue, cela ne se jouait qu'à quelques minutes avant qu'elle ne prenne la fuite en exprimant une certaine réponse bégayée avant qu'il ne se retrouve seul sur la scène. Ne comprenant pas pourquoi, le jeune homme se caressait la tête tout en rochonnant de sa solitude sur un lieu qui ne lui réussissait pas. Empoignant le script afin de pouvoir comprendre un peu plus le travail qu'il aurait à faire chez lui afin de maitriser le texte, ses yeux s'écarquillèrent de plus en plus tout en approchant le visage vers le papier en voyant tous les "Roméo" précédant les longues tirades. Non mais c'était du pur délire! Comment il parviendrait à apprendre tout ça en si peu de temps en plus d'apprendre la maitrise de son masque de hollow , ça allait être ingérable mais il ne...Ne pouvait plus se désister avec les tendres paroles qu'il avait donné à sa camarade de classe qui l'avait fait plaisir. Fronçant d'autant plus les sourcils tout en commençant à avoir une profonde rancune envers l'auteur, Ichigo serra son poing au devant de la scène puis serra les dents orné de plis de sourcils

"Je te déteste Shakespeare."



Bien entendu, ce n'étaient que des paroles en l'air, dites sur le coup mais tout de même...C'était bien trop pour lui que d'apprendre tout ce texte alors qu'il n'avait pas vraiment le temps d'apprendre tout cela. Mais la venue d'Inoue le remit à sa place en s'appercevant qu'elle ne portait plus le costume qui lui avait été attribué ce qui l'étonna un peu. Celle-ci expliqua que le costume n'était pas vraiment au point ce qui faisait comprendre qu'une certaine urgence, quelle qu'elle soit, se fasse sentir et dont le port de l'uniforme scolaire. Ayant une pensée de ce couturieur d'operette dans une imagination où Ichigo le voyait ricaner vicieusement sous ses lunettes carrées, le rouquin soupira tout en lâchant:

"Ce Ishida! Il va m'entendre."

Mais plus de temps mort offert puisque la jeune femme revenait avec la conviction que cela débute enfin comme il se fallait, bien évidemment elle lâcha un gros sourire tout en demandant à ce que le jeune homme fasse des efforts cette fois-ci pour parvenir à avoir un semblant de Roméo dans sa représentation. Soupirant en voyant qu'il ne pouvait plus avoir un moment à lui dans cette pièce, le Shinigami remplaçant répéta l'opération anciennement échouée mais avec l'envie de ne pas décevoir sa Juliette. Reprenant sa main mais de façon plus tendre cette fois-ci tout en gardant une main sur le papier contenant la scène qu'il jouait. Le regard marron se plongeant délicatement dans celui de sa compagne pendant que ses fines lèvres commencèrent à bouger tout en lâchant les mots qu'il n'aurait pas pensé offrir de sitôt mais c'était bien le cas:

"Je t'aime."

Pourquoi n'avait-il pas prononcé Juliette à la fin de sa phrase? Certains ne le remarqueront peut-être pas, d'autres si mais dans le moment présent, Ichigo fit abstraction de ce détail puisque cela pouvait avoir beaucoup de significations alors qu'il était dans un rôle prédéfinis. Dévisageant toujours le visage de sa bienaimée fictive, notre héros continua sa tirade pendant que sa main empoignant calmement, comme si toute forme de peurs ou hontes avaient disparus pour ne laisser place qu'à un couple sublime ornant les planches de l'établissement:

"Ta présence est telle..." pose un instant son regard sur ce qui était écrit dans le manuscrit avant de reprendre "que l'éternité est une peur dont je me dispense tant que je suis avec toi. Rien ne nous séparera..." N'étant pas sûr de ce qu'il devait dire, jette un autre regards sur ce qui était écrit avant de se rendre compte qu'il n'avait pas une mémoire de poisson rouge et reprit: "...Je te le promet Juliette."

Bien qu'étant rustre, lorsqu'il se mettait un peu plus dans le rôle qu'il lui avait été confié, Ichigo maitrisait parfaitement le rôle afin de ne plus décevoir, pour le moment, sa camarade qui tenait à cette pièce. Bien qu'il ne maitrisait pas encore parfaitement son texte ou encore qu'il protesterait quelques tirades, il aimait bien cette sensation que celle des pièces de théâtre.

Inoue n’avait pu exprimer son soulagement à son retour des loges, voyant Ichigo toujours au rendez-vous. Il aurait pu en profiter pour fuir ses responsabilités, mais l’homme qu’elle aimait n’était pas lâche, loin de là. Elle sourit alors qu’il s’approchait pour répéter une nouvelle fois. Orihime baissa son joli visage en sa direction alors qu’il s’agenouillait pour prendre sa main et ce contact la combla. Il était beaucoup plus sûr de lui et elle était impressionnée par la manière dont il gardait à présent sa main dans la sienne. C’en était presque…naturel. Elle fut prise dans le magnétisme attrayant des beaux yeux de Kurosaki-kun et le monde n’exista plus. Il ne restait qu’eux, et son cœur battait vite. Elle faisait plus que s’immerger dans le rôle de Juliette, c’était vraiment une amoureuse transis.


"Je t'aime."

Il avait dit cela avec une facilité déconcertante et un ton grave, sérieux. Il avait totalement réussi à jouer le rôle de Roméo, si ce n’était…qu’on ne savait pas à qui il s’adressait ! Sur le coup, Orihime se pinça les lèvres et fronça les sourcils, déconcertée. C’était trop beau pour comprendre qu’il pouvait s’adresser à elle par un processus inconscient qui lui avait fait omettre le nom de Juliette. Pourtant dans le cas d’un véritable lapsus, il aurait dit Inoue. Or là, rien. Et puis, elle rougissait à vu d’œil à être détaillée de la sorte. Etait-ce une si bonne idée pour elle que Kurosaki entre parfaitement dans son rôle d’amant ? Plus elle y réfléchissait, et plus elle pensait qu’elle avait fait une erreur d’être si heureuse, car la situation ne pouvait pas être pire. Elle avait pensé pouvoir être au-dessus de tout et avoir le recul nécessaire.

Pourtant, savoir qu’Ichigo ne disait pas cela à elle, qu’il avait compris qu’il devait s’adresser à Juliette faisait mal au cœur de la jolie rouquine. Durant l’espace de quelques secondes, sa ses doigts tremblèrent dans la main d’Ichigo. Elle détourna le regard profitant qu’il jette un coup d’œil au scénario. Il fallait qu’elle repose sa vue des prunelles fabuleuses du jeune, qui d’une étincelle dictait à son cœur de se précipiter dans un marathon mortel. Et il continuait à prononcer sa tirade et elle n’osait plus le regarder. Les mots qu’il prononçable se fichaient dans son cœur, profondément, pour le fissurer et l’éclater. Noue se sentait mal, très mal. Si cela avait été un autre Roméo, elle se serait amusé, mais là, ce n’était pas amusant.


Son visage triste exprimait son doute si bien qu’elle ne suivit plus du tout le jeu de Kurosaki. Perdue dans ses pensées, elle s’égarait dans l’incertitude. Elle trouvait qu’elle n’avait peut-être pas sa place ici aux côtés d’Ichigo. Elle fut rapidement dépassée par le propre cours de ses réflexion et eut du mal à revenir à la réalité présente. Ce fut plutôt le silence qui ensuivit la tirade du rouquin, et un silence insistant, qui lui fit comprendre que c’était tout de même à son tour de répliquer. Terriblement gênée, elle tourna son visage à droite et à gauche pour éviter de se retrouver confronter à l’expression d’Ichigo qu’elle imaginait déjà très bien. Ah oui, elle devait regarder sur son script. Elle leva son bout de papier froisser devant ses yeux pour se cacher et lut attentivement et plusieurs fois la réplique de Juliette.

Il était donc temps pour elle de prouver qu’elle avait de l’expérience en matière théâtrale. Elle ne pouvait tout simplement pas avoir un blocage parce qu’elle était triste que Kurosaki ne s’adresse pas à elle. Doucement, elle ouvrit la bouche et commença à articuler avec prestance et clarté :

« Promettons-nous, Roméo. Ma vie sans toi ne se résumerait qu’à mon nom. Un nom maudit qui m’empêche de voler vers toi.  »

Sa voix était méconnaissable puisqu’elle avait pris là le ton de Juliette. Si l’on pouvait qualifier Juliette ce serait en deux mots : égoïste et égocentrique Elle ne souhaitait que le sacrifice de Roméo, elle ne souhaitait que lui appartenir pour qu’il lui appartienne mieux. Ce n’était rien d’autre qu’une adolescente capricieuse qui croyait être d’une pureté et d’une beauté unique. Elle était bien différente d’Inoue, en réalité. Orihime se tut et reprit un peu son souffle. Elle osa un regard vers Kurosaki, et ne put s’empêcher de fermer les yeux en serrant sa main dans la sienne, le seul geste qui ne paraissait pas ambigu. Elle se sentit extrêmement seule. Pourtant, sa réplique n’était pas finie, mais elle n’avait pas le courage de porter ses yeux de nouveau sur le papier. Elle laissa tomber le scénario, consciente qu’aujourd’hui, elle ne pourrait sans douter pas aller plus loin dans le rôle de Juliette. Pile au moment où Ichigo avait trouvé ses repères.

Mais les choses étaient ainsi mal faites. Orihime commençait d’ailleurs un peu à fatiguer. Elle s’était levée tôt aujourd’hui et avait passé une journée éreintante avec toutes ses émotions à gérer. Elle savait déjà que cette nuit, elle dormirait comme un loir. D’ailleurs, le soleil devait déjà entamer son coucher. De cette salle close on ne voyait rien, seules les lumières tamisées de la scène éclairaient quelque chose, la partie spectateur, quant à elle, était totalement plongée dans l’obscurité. La jeune fille ne se rendait pas compte que son partenaire attendait sûrement la suite, et elle n’osait pas lui avouer de plus pouvoir continuer ce soir. Elle avait fait tomber le papier, ce devait être un signe assez explicite bien que cela pouvait trahir une certaine maladresse, elle l’avait fait exprès. Et bien, peut-être s’attendait-il à ce qu’elle ramasse son scénario et continue.

S’humectant les lèvres pour finalement lui avouer sa fatiguer, Orihime se figea doucement. Elle avait cru entendre un bruit, comme une sorte de grincement et cela venait du plafond. Elle leva doucement la tête mais n’aperçut que du noir et des projecteurs qui l’aveuglèrent, incapable de savoir ce qui était la cause de ce grincement. Pire encore, plusieurs claquement de siège arrivèrent à leur tour depuis le côté spectateur. Elle tourna vivement la tête en cette direction. Ce n’était pas la prof sinon, elle aurait vu la porte s’ouvrir. Elle était soudainement inquiète et l’atmosphère se chargea d’une pression angoissante. Lâchant la main de Kurosaki, elle recula d’un pas comme effrayée par quelque chose, ou quelqu’un.


Soudain, alors qu’aucun des deux ne s’y attendait et sans qu’elle ne réponde à l’inquiétude d’Ichigo, perplexe face à l’attitude sa camarade, des ombres jaillirent. Ce n’étaient que des silhouettes humaines, trois. Bientôt, elles atterrirent sur la scène mais ne s’arrêtèrent pas pour autant. Inoue reconnut des garçons de troisième année et ils se précipitaient droit sur elle. Comment était-ils entrés ? Pendant la tirade de Kurosaki sans doute, ou peut-être étaient-ils là depuis le début. En tout cas l’un arriva aux côtés de la rouquine et l’attrapa sans ménagement par le bras pour la traîner derrière lui, les deux autres suivirent. Emportée par son élan, elle lança un regard surpris à Kurosaki et disparut derrière les rideaux menant aux coulisses. Tandis que les poutres au plafond s’effondraient sur la scène, et donc sur Ichigo. Un sabotage ?

Reprenant ses esprits, elle tenta de se débattre et de les faire arrêter, mais ils continuaient leur course à travers les coulisses, qui était assez grandes. Le garçon qui la tenait lui faisait mal au bras et elle ne put être que soulagée quand ils entrèrent dans une pièce, verrouillant la porte. Alors qu’il la jetait dans la salle, elle se redressa rapidement et leur fit face, car ces garçons, elle les connaissaient très bien. Ils l’avaient déjà harcelé le mois précédent et Tatsuki l’avait sauvagement défendu. C’était les dernières années, petits rois du lycée qui faisaient leur propre loi. Et ils n’avaient peut-être pas digéré le refus de la rousse. Si seulement ce n’était que ça mais en y repensant, ils étaient si rapides, si forts et si discrets. De plus leur yeux vitreux et pourpre n’étaient pas sans rappeler à Orihime les traces d’une possession ?

Ils ne dirent rien, totalement hypnotisés et s’avancèrent vers elle, menaçant. Pourtant, elle ne sentait aucune trace de reiatsu. S’ils étaient sous le contrôle d’un Hollow, ce dernier avait un pouvoir de possession assez intelligent. Elle recula jusqu’au trébucher sur une chaise non loin. Posant la main sur sa barrette, elle hésitait à invoquer le pouvoir du ShunShun Rikka. Elle n’était pas sûre qu’ils soient possédés et elle sentit le premier coup qui retentit sur son visage. Surprise par la douleur, elle se massa la joue et tenta de fuir mais l’un la rattrapa par ses cheveux et la tira de nouveau au sol, où elle s’étala. Déjà derrière leur trois silhouettes humaines, une ombre plus grosse et difforme apparaissait.

« Hollow ga ? » souffla Orihime en écarquillant les yeux.

C’était tout simplement impossible. Comment Kurosaki-kun et elle n’avaient pas pu le sentir ? Son étonnement lui fut fatal puisqu’elle se prit un nouveau coup, à l’épaule cette fois. Grimaçant de douleur, elle rampa jusqu’à trouver un refuge dans le coin de la pièce. Le Hollow restait dans l’air et ne semblait pas bouger, derrière son masque ses yeux étaient éteints…comme s’il avait quitté son corps pour se réfugier dans celui des trois adolescents.

Pourquoi dans son élan pour prononcer le texte qui lui avait assigné, le jeune homme oublia de prononcer le nom de la jeune fille de la pièce? Inconsciemment, était-ce une marque d'affection qu'il ressentait envers son interlocutrice? Est-ce qu'il éprouvait autant de sentiments que Roméo possédait envers Juliette mais lui avec Inoue? Qui sait? Etant encore trop naïf dans le domaine de l'amour pour vraiment prononcer des paroles sur la possibilité qu'il prenne la jeune fille autrement que dans l'esprit de camaraderie pour finalement laisser place à un sentiment encore plus fort? Il ne le savait pas, il ne voulait pas y réfléchir au risque de ne pas savoir gérer ce qui l'attendait mais à chaque fois qu'il combattit pour elle par le passé, une sorte de pincement au cœur le frappa. Ichigo n'aimait pas voir ses amis souffrir, que ce soit Rukia, Chad, Ishida...Inoue. Alors quand il la sauva de la première attaque des Arrancars et qu'il vit les larmes qu'elle fit apparaitre sur son visage, il voulait l'aider...Lorsqu'elle fut frappée au point d'en avoir de graves séquelles, il désirait la réconforter mais se haïssait aussi de son impuissance, de ne pouvoir la sauver quand elle en avait vraiment besoin alors que c'était le seul moment où ses pouvoirs peuvent avoir une utilité. Surement que c'est dans le but qu'elle n'ait plus à verser de larmes, mais aussi qu'ils puissent tous vivre heureux que le rouquin s'entrainait constamment afin de pouvoir vaincre tous les ennemis se dressant sur sa route! Son Bankai, sa Hollownisation, ces deux forces lui permettrait de combattre les ennemis se dressant sur leurs routes afin d'acquérir le bonheur tant désiré.

Cependant, en observant au fur et à mesure les réactions de sa camarade de classe sur ses paroles, notre bon héros commençait à se questionner si cela ne la choqua pas trop. Il pouvait bien avoir produit une mauvaise mise en scène ou alors que finalement, ses paroles semblaient trop dures à entendre alors qu'elle devait surement aimer quelqu'un d'autre.

[Ça va venir la suite ]