Journée de loisirs.... ou presque (Ange)

Il faisait beau. Une fois n'était pas coutume ! Les oiseaux chantaient en dansant joyeusement au-dessus des routes et des passants qui, pressés par on ne sait quoi, marchaient dans la rue. C'était un beau dimanche, il n'y en avait que plus de monde. Le parc était rempli d'enfants et de couples, le magasin restait fermé, tout semblait calme et paisible. Enfin.... "semblait". Car le temps n'était pas au beau fixe dans l'appartement d'Inoue. Des cris de colère retentissaient, faisant vibrer les fenêtres. Certains passants levaient les yeux, intrigués, puis continuaient leur chemin, sans se soucier de ce qu'il se passait vraiment. Un éclat de rire féminin enchaîna, mais pour mieux comprendre la situation, retournons quelques heures plus tôt. En plein milieu de la nuit, alors que Toshiro s'était finalement décidé à récupérer un peu de sommeil, Rangiku s'était "amusée" à le déguiser de la tête aux pieds, lui enfilant un kimono rose bonbon, lui faisant de jolies couettes, le maquillant.... Elle était ensuite repartie dormir, très tranquillement. Lorsque Toshiro s'était réveillé, il n'avait bien évidemment pas réalisé le changement immédiatement. S'étirant, il cligna des yeux en voyant les manches roses qui le recouvraient. Il porta alors son regard à la tenue générale et se leva, rouge de colère, pour se regarder dans un miroir.

- MATSUMOTOOOOOOOOOOO !

La vice-capitaine arriva, cachant un rire moqueur derrière sa main droite.

- Vous m'avez appelé capitaine ?
- QU'EST-CE QUE C'EST QUE CA ?
- Ah et bien je n'en sais rien capitaine....

Elle restait moqueuse. Toshiro bouillait de colère. Brandissant un poing menaçant, il lui rappela leur mission et les dangers de celle-ci.

- Tu n'es vraiment pas sérieuse, soupira-t-il finalement, avant d'aller dans la salle de bain.

Inoue passa la tête dans l'encadrement de la porte pour voir d'où venaient ces cris et elle écarquilla les yeux en voyant Toshiro passer, complètement travesti par Rangiku. Dans l'autre pièce, la vice-capitaine pleurait de rire. Toshiro se regarda dans la glace et cherchant un démaquillant. Il n'y connaissait rien à ces produits de beauté ! Pire encore aux produits terriens.... Non mais son second se croyait-il en vacances ? Et où était le respect dû à son capitaine ? Elle dépassait les bornes par moment ! Il ne pouvait pas baisser sa garde, pas une seule fois, pas un seul instant.... C'était pénible ! S'énervant légèrement sur les produits, renversant deux ou trois flacons par accident, Toshiro finit par retrouver un visage normal. Il se changea et se coiffa. Se coiffer.... Il ne le faisait pas très souvent, mais il n'avait pas tellement le choix. Après toute une nuit passée les cheveux en couettes, ces derniers gardaient la position. D'ailleurs, même en essayant de les plaquer, Toshiro se retrouvait avec les cheveux cherchant désespérément à reprendre une horrible forme de couette ratée.... Lorsqu'il retourna dans le salon, il était passablement irrité. Attrapant son Zanpakuto, qu'il posa sur le sol, il s'assit, légèrement penché en avant et un genou remonté au niveau du menton. Rangiku le regarda, riant encore aux éclats.... Toshiro ferma les yeux et baissa la tête, serrant les dents. Quelle peste !

- Au fait capitaine, vous ne deviez pas nous amener au parc d'attractions aujourd'hui ?
- Je n'ai jamais accepté de...
- Inoue, tu es prête hein ? On part dans dix minutes !
- J'ai dit que...
- Aaaaah j'ai hâte d'y être ! On va tellement s'amuser....
- Tu ne m'écoutes pas du tout.... grogna Toshiro.

Il soupira et se leva, attachant son Zanpakuto, avant d'entrer dans son Gigai. Quelques vêtements humains et voilà Toshiro déguisé en parfait petit humain. Quelques minutes plus tard, Inoue et Rangiku entraient dans le parc, folles de joie, alors que Toshiro suivait, un pas en arrière, les mains dans les poches, le regard agressif et le visage boudeur. C'était joli, certes, mais il y avait mieux à faire que de s'amuser quand les arrancars pouvaient frapper à tout moment ! Il écarquilla les yeux lorsque Rangiku s'approcha de lui avec un grand sourire. Elle l'attrapa par la main et le souleva ensuite par la taille pour l'asseoir sur un manège.

- Eeeeeeeeh !
- Ca devrait vous plaire capitaine !

Et Rangiku s'éloigna, laissant Toshiro dans un manège d'avions volants, pour enfants de moins de dix ans.... Toshiro eut la plus grande peine du monde à conserver son calme pendant tout le manège. Il lui aurait suffit de sauter et de partir, mais alors il aurait attiré l'attention. Ce n'était pas une chose à faire. Il vit de loin Rangiku et Inoue entrer dans le grand-huit et il soupira, contenant sa colère. De toute façon, avec sa taille, il n'aurait pas passé la barre de taille minimale. Lorsqu'il descendit, il sortit son téléphone portable pour vérifier la possible présence de Hollow. Il aurait donné cher pour qu'il y ait une attaque en fait. Ca lui aurait donné une bonne excuse pour pouvoir s'éclipser. Une femme qu'il ne connaissait pas s'approcha de lui.

- Tu es perdu mon petit ?

Pour le coup, Toshiro serra les dents.

- Je ne suis pas un gamin !

Ce fut à ce moment que Rangiku et Inoue revinrent. Rangiku tendit un ballon rose à Toshiro, avec un grand sourire. Refuser devant cette femme inconnue aurait éveillé des soupçons. Mais l'accepter.... Ô qu'il fut difficile de lui faire ravaler sa honte ! Silencieux, il suivit les filles, son ballon rose à la main, la tête baissée et les joues rosées.... Puis Rangiku entraîna Inoue dans un autre manège pour "grands", laissant Toshiro seul devant la file d'attente. Il donna son ballon au premier enfant qu'il croisa, puis il s'éloigna, les mains dans les poches. Il en avait assez vu, Rangiku et Inoue n'étaient pas des enfants, elles étaient assez grandes pour s'amuser sans lui. Il allait donc profiter qu'elles soient occuper pour s'éclipser...

- Bon, où est la sortie ?

Toshiro regarda à droite, puis à gauche, essayant de se souvenir.

Toshiro gardait les mains dans les poches, le téléphone portable à proximité. Quelle journée pourrie ! Il aurait donné cher pour être ailleurs. Après s'être laissé entraîné par son second, Matsumoto Rangiku, et la jeune humaine Inoue, au parc d'attractions, il avait enduré tellement d'humiliation en quelques heures qu'il brûlait d'envie de mettre les voiles. Chose qu'il fit à la première occasion. Au moins, Rangiku ne lui avait pas fait l'affront de lui offrir une glace à l'eau ou quelque chose du genre ! Elle en aurait bien été capable, cette insolente ! Non mais était-ce une manière de traiter son supérieur ? Ils étaient sur Terre pour repérer l'ennemi et soutenir le groupe des humains dont Ichigo était le leader. Inoue avait accepté de les héberger, Rangiku et lui, mais sa vice-capitaine abusait bien trop de la gentillesse de leur hôte. Et qui payerait le parc ? Inoue, à tous les coups ! Les shinigamis n'avaient pas d'argent, ils étaient morts... L'argent de la Soul Society était légèrement différente.

Au moins, il faisait beau. Ca aurait pu être pire, la veille il tombait des cordes et Rangiku s'était amusée à le déguiser en fille pendant qu'il récupérait un peu... Elle était intenable ! Dès qu'il fermait les yeux deux minutes, elle faisait des bêtises. Pire qu'une gamine de cinq ans ! et c'était lui qu'on considérait comme un môme.... la vie était injuste. Etrangement, alors qu'il traversait le parc en direction de la sortie, en voyant tous ces visages heureux, ces familles et ses couples, Toshiro eut une pensée pour son amie d'enfance, Hinamori. Le jour où le capitaine Aizen avait trahi les shinigamis pour rejoindre et, pire encore, renforcer l'ennemi, elle était devenue instable. Le jeune capitaine soupira. Hinamori était tombée amoureuse de son capitaine, alors sa trahison l'avait détruite. Il aurait donné cher pour ne jamais avoir à l'affronter, mais ce Aizen avait vraiment bien joué son coup. Pousser Hinamori à l'affronter, c'était une manière efficace de neutraliser le garçon aux cheveux blancs. Son amie d'enfance semblait tellement affaiblie à présent ! La dernière fois qu'il l'avait vu, elle l'avait supplié d'arrêter Aizen et de le ramener en vie... Comme si c'était chose possible !

Toshiro marchait ainsi, plongé dans ses pensées mélancoliques. Hinamori était la personne la plus chère à son coeur. Il voulait la protéger quoiqu'il arrive, il voulait qu'elle retrouve le sourire. Il la voulait heureuse, tout simplement. Il ne savait pas encore comment la ramener à la raison, comment lui faire comprendre qu'Aizen était devenu trop dangereux et qu'il était impossible de le ramener. Aizen avait toujours été un être immonde, il avait simplement passé des années à comploter. Calculateur, manipulateur... Hinamori avait été choisie car elle avait eu le coup de foudre pour Aizen dès leur première rencontre, elle était donc plus facile à manipuler. Manipuler les sentiments des gens... Toshiro ne pardonnerait jamais à Aizen. Et aujourd'hui, Aizen était celui qui commandait leurs ennemis. Dans cette guerre qui s'annonçait violente, Toshiro avait ses propres comptes à régler. Et un cruel dilemme. Et face à ça, Rangiku s'amusait comme une gamine... c'était tellement énervant de la voir ainsi ! Toshiro trouva finalement la sortie du parc. Apparemment Rangiku n'avait pas remarqué qu'il s'était éclipsé. Alors qu'il tournait la tête pour vérifier, presque nerveusement, que sa vice-capitaine ne le suivait pas, il sentit quelque chose le percuter plutôt violemment.

- Zut

Toshiro était tombée sur les fesses. Trop plongé dans ses pensées, il n'avait même pas pu esquiver l'arrivée de cette inconnue. Il se releva et époussetta, légèrement agacé. Qu'est-ce qui lui tombait dessus encore ? Une jeune fille ? Il leva les yeux, un regard las et sérieux, vers la demoiselle à la grande cape. Elle était bien plus grande qu'elle, mais plus petite que Rangiku. Effrayante ? Pas plus que ça, juste. Peut-être un peu mystérieuse, mais il n'en avait rien à faire. Elle s'accroupit et à son regard, Toshiro comprit qu'il allait encore avoir droit à quelque chose qu'il détestait. Et voilà, elle prenait un ton doucereux, de ceux qu'on prenait pour parler à un enfant de six ans...

- Excuses moi petit bonhomme … Je ne t’ai pas fais mal au moin ?

Mon petit bonhomme... Et puis quoi encore ? Il était capitaine de la dixième division et on le traitait comme un gamin, c'était trop frustrant !

- Je ne suis pas un gamin ! maugréa-t-il, essayant de rester poli. Regardez où vous mettez les pieds quand vous marchez !

Il lui tourna le dos et mit à nouveau les mains dans les poches, prêt à partir. C'est alors que son téléphone se mit à sonner. Il le sortit, une lueur rouge apparut. Un hollow ? Un hollow arrivait à proximité ! C'était son rôle de s'en occuper.

- Restez ici !

Il prit son élan, il devait partir pour pouvoir sortir de son corps. C'était préférable de la laisser en arrière.